La sommière d'Ansozour
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PRIORITÉ AU LOGICIEL LIBRE !

C'était la pêche...

     Longtemps, je me suis levé de bonne heure. Parfois, à peine couché, alors que j'avais de la peine à ouvrir les yeux, il fallait se lever. Ils sont terribles les petits matins des dimanches de pêche ! Et je ne parle pas de l'ouverture ! On devait arriver au bord de l'eau avant le jour !

    L'OUVERTURE... À cette époque pas si lointaine (l'aube des sixties se levait sur mes débuts de pêcheur au coup !) la pêche fermait aussi en deuxième catégorie. De mi-avril à mi-juin c'était repos, sauf pour les plus acharnés qui se réfugiaient dans les étangs ! Deux mois de fermeture. Deux mois pendant lesquels on nettoyait cannes, moulinets, boîte à pêche... On repeignait les barques, on refaisait les coups (perches, piquets ou bidons, au choix...). On montait des lignes. On supputait si le temps allait être de la partie, si l'eau allait être trop haute, ou trop basse. Bref, on attendait. Cette attente sans laquelle il n'y a pas de vrai plaisir.

    Et le grand jour arrivait... Depuis quelques temps déjà on avait jeté force litres de blé, pommes de terre, farines diverses et portions de tourteaux de chènevis. La table était servie, les invités espérés nombreux ! La veille tout était prêt : le casse-croûte du matin et le repas de midi, sans oublier les boissons.

    Et le réveil sonnait ! Toilette rapide, petit déj', embarquement du matériel et départ pour le front, pardon, la berge !

    Arrivée. Il fait encore nuit. Transbordement du matériel, on détache le bateau et on traverse le plus silencieusement possible. Tu as remarqué qu'on traverse toujours ? Syndrome de la rive d'en face ? On s'attache, on jette les premières poignées de blé et on commence à pêcher...

On prend du poisson ou on n'en prend pas (c'est d'ailleurs ce qui arrive souvent pour l'ouverture : maigre friture...), ce n'est pas le sujet ! Ce qui importe c'est de passer une bonne journée. Et de la commenter pendant les semaines à venir sur ce qu'on aurait pu prendre, ce qu'on a loupé, mais de peu, que c'est plus ce que c'était...

    Et tous les ans ça recommence, le même plaisir !

    Le gardon au blé, ça, c'était la pêche !

    Ça c'était avant...


C'était avant qu'ils suppriment l'ouverture, avant que le barrage s'écroule pour la deuxième fois, avant que, dégoûté, je vende tout en 1995...
Puis ça m'a repris en 2004. Je me suis remis à la pêche, du bord, avec une grande canne.


La pêche du gardon au blé

Je pêche essentiellement le gardon au blé de juin à septembre (voire fin mai/début octobre si le temps le permet). Il peut bien sûr m'arriver de prendre des brèmes ou des ablettes ou, plus rarement, un carpeau.
Le blé est une esche propre, facile à poser sur l'hameçon et tenant bien.

Cuisson du blé
Dans une super-cocotte Seb de 8 litres je mets à tremper pendant 24 heures 1 litre et demi de blé (blé ordinaire qu'on trouve dans les magasins de produits pour animaux style “Gamm Vert” en sac de 5 à 25 kg) en prenant soin d'enlever les balles et autres déchets flottants à la surface et qui risquent, lors de la cuisson, de boucher le trou de la soupape. On peut changer l'eau au bout de 12 heures environ, par exemple  je mets mon blé à tremper le soir et je change l'eau le lendemain matin et je mets à cuire en rentrant de la pêche (encore une dure journée de faite !).
24 heures plus tard donc, j'enlève l'eau et tout ce qui flotte encore en surface, je remplis la cocotte aux deux tiers environ et j'ajoute deux cuillères à soupe d'arôme vanille. Je laisse cuire pendant une heure à partir de la mise en rotation de la soupape. Petite astuce en passant : plutôt que d'enlever la soupape pour laisser partir la vapeur, je place la cocotte dans l'évier et je fais couler de l'eau froide sur le couvercle.
J'ouvre la cocotte et selon la cuisson du blé je laisse refroidir pour terminer le gonflement des grains ou j'égoutte immédiatement.
Le blé se conserve plusieurs jours au réfrigérateur (1 litre et demi de blé cru est la dose que j'utilise pour trois parties de pêche).
Nota : la limitation à 1 litre et demi de blé cru est due à la taille de la cocotte.
Autre méthode de cuisson économique : dans une bouteille thermos verser un tiers de blé et remplir avec de l'eau bouillante. Fermer, agiter un peu pour mélanger. Six heures plus tard, le blé est prêt à l'emploi.
Nota : une bouteille thermos d'un litre convient bien pour une partie de pêche.

Ma ligne pour la pêche au blé
Les dimensions (approximatives ) sont données à titre indicatif, les plombs sont légèrement plus espacés que sur l'image.
Je pêche du bord avec une canne Garbolino Opalia de 8 mètres. La bannière est la plus courte possible pour maintenir un “contact” permanent avec l'hameçon mais aussi afin de réduire au maximum les risques d’emmêlement lors des loupés.



Agrainage
Je lance quelques poignées de blé en arrivant sur le coup, j'installe mon matériel (fauteuil, parapluie/parasol, épuisette, bourriche, rouleaux, canne) et je commence à pêcher. Après les premières prises je lance 2 ou 3 petites poignées en rappel de temps en temps...
En fin de pêche je lance le reste du blé. C'est suffisant pour maintenir le poisson sur le coup...

Action de pêche
Le grain de blé doit traîner légèrement sur le fond (1 ou 2 cm). L'hameçon étant entièrement dissimulé dans le grain de blé (l'hameçon ressort du grain le long du germe pour fendre la peau puis est rentré dans le grain), le risque d'accrochage est très limité. J'effectue de fréquent relâchés tout au long de la coulée.
La touche du gardon au blé est franche, nette, appuyée. Je ne me laisse pas distraire par les petits enfoncements qui ne sont que le résultat du chipotage du fretin, je ferre quand ça file.
En fin de partie je lève la bourriche pour mesurer non pas le poids du poisson mais l'expression de mon plaisir et je remets tout à l'eau !

Nota : Le blé est une esche dite d'accoutumance et il convient donc... d'accoutumer les gardons à venir le prendre sur le coup. Aussi, si tu ne sais pas si l'endroit où tu comptes t'installer n'est pas plus ou moins régulièrement pêché au blé, je t'engage vivement à agrainer ton coup pendant quelques jours avant de te lancer.
Et ah, oui, au blé il y a des jours sans, il faut le savoir...
Mais comme me disait autrefois un vieux pêcheur quand on se remettait à pêcher au blé après un début de saison ou nous étions plus ou moins “contraints” de pêcher à l'asticot ou au Mystic : “Au blé, on les prend plus gros !”.
Une dernière pour la route : si tu n'as que très peu de touches mais juste des chipotages et de nombreux ratés tu peux essayer de pêcher avec un demi grain de blé. Ça tient moins bien qu'un grain entier et il faudra être un peu plus rapide sur la touche. A essayer pour prendre les petits gardons...



La pêche à rôder

    Canne d'une main, l'essentiel du petit matériel et des appâts dans les poches du gilet de pêche, direction la balade en plein air...


    La pêche à rôder se pratique de poste en poste, sans amorçage. Tu pêches là où tu espères que se trouvent les poissons : bordures d'herbier, entre les nénuphars,  près des branches et des arbres tombés à l'eau... L'hiver principalement dans les remous (les calmes) près des berges, là où se réfugie le poisson pour éviter le trop fort courant des crues. Si cette pêche se pratique sans amorçage, rien ne t'empêche d'attirer les petits curieux en lançant deux ou trois petits cailloux ou de toutes petites mottes de terre sèche qui vont se déliter en descendant vers le fond...
    Contrairement à l'image ci-dessus, le panier n'est pas nécessaire, les prises retournent à l'eau au fur et à mesure !

Été
- canne télescopique Garbolino Cédiane 314 de 3,90m
- nylon 12/100°
- flotteur 0,8 gr
- 5 plombs n°8
- hameçon 18/10
- asticot, Mystic...
Hiver
- canne téléréglable Mitchell Arvan 500
- moulinet Okuma ultralite FS 15
- nylon 14/100°
- flotteur 1 gr
- 6 plombs n°6
- hameçon 16/12
- asticot



Les carnassiers au lancer
 
Plus promenade que pêche, ardillons écrasés et remise à l'eau immédiate des malheureux qui se laissent prendre...

Brochet - Sandre
Canne Shimano Nexave-AX SNEX AX 240M
Moulinet Shimano Alivio 2500 FA
Cuillers Mepps Lusox n°2 sur nylon 28/100°

Perche – Truite - Black-Bass
Combo Redfish Master's Spinning 1800
Cuillères Mepps Lusox n°0 (et autres...)
sur nylon 18/100°

Relation entre poids du leurre et diamètre du nylon :

Poids du leurre

Diamètre du nylon

Poissons recherchés

- de 4 grammes

12 à 16/100

Perche, Truite, Black-Bass

4 à 7 grammes

16 à 20/100

Sandre, Perche, Truite, Black-Bass

8 à 12 grammes

20 à 24/100

Brochet, Sandre, Perche, Truite

15 à 20 grammes

24 à 28/100

Brochet, Sandre

20 à 50 grammes

30 à 35/100

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Et puis en août 2008, j'ai de nouveau arrêté la pêche au coup pour m'intéresser à un nouveau loisir :
les balades en forêt et la photo macro d'araignées et d'insectes l'été et de paysages et quelques animaux l'hiver.

Mais "pêcheur un jour, pêcheur toujours", j'étais toujours attiré par l'eau, l'appel de la rivière, et j'ai voulu m'essayer à la mouche en 2012/2015.
Inutile de dire que vu les caractéristiques de nos rivière l'essai n'a pas été concluant !



J'ai pris la mouche !

    Certes, on peut se balader en pêchant au lancer, il n'y a pas besoin de se soucier des appâts comme pour la pêche à rôder à l'asticot, mais la pêche ferme de fin janvier à début mai. A la mouche, en deuxième catégorie, on peut pêcher le chevesne (et autres blancs) en noyée toute l'année. La mouche étant artificielle, elle se conserve très bien !
    La mouche...
    C'est vrai, habitant à mes débuts près d'une rivière de deuxième catégorie où la quasi-totalité des pêcheurs ne pratiquaient que la pêche au coup (si on excepte tramails, nasses, cordes...) et où les pêcheurs au lancer étaient considérés comme des originaux, je n'avais jamais pensé pouvoir pratiquer la "PALM" un jour. Et surtout je croyais ça très compliqué, le matériel très cher et cette pêche réservée à celle de la truite et accessoirement à une pseudo-élite. En sèche, peut-être, quoi que...
    Mais la lecture de quelques sites (celui-ci particulièrement) traitant de cette activité de loisir m'a convaincu du contraire. La pêche à la mouche n'intéresse pas que la truite (les salmonidés en général) mais quasiment tous les poissons et en particulier le chevesne relativement abondant dans les eaux de deuxième catégorie. Et en noyée point n'est besoin d'une grande précision dans le posé, en gros, on pêche l'eau et on laisse faire... A la portée du premier venu paraît-il !
    Et si le matériel de base est quand même très cher par rapport aux autres pêches, par exemple un pack débutant pêche au lancer reviendra à moins du quart d'un pack mouche, cela reste abordable.
    Après consultation intensive de divers sites et forums traitant de la chose et visionnage de moult vidéos, on y va !
    J'achète canne, moulinet, soie, quelques mouches et divers petits accessoires et équipements et me voilà parti au bord de l'eau !
    Je me trouve un coin tranquille et je m'entraîne... un peu ! Une fois plus ou moins acquise la technique de base (et surtout, comme je ne pense pas devenir "professionnel", je me dis que "le chemin se fait en marchant" !), "fouet" en main, je pars en balade...
    J'avais juste oublié un léger problème, incontournable. Si au lancer on peut se contenter d'une vague trouée dans le taillis de bordure, la pêche à la mouche nécessite un dégagement (côtés et arrière) un tant soi peu suffisant lorsqu'on veut pêcher depuis la berge. Et notre rivière ne court pas au milieu de riantes prairies. Elle est bordée de peupliers, vergnes et broussailles en tous genres. Alors attention aux branches, ce n'est pas le moment de s'y accrocher ! Heureusement il y a quelques endroits dégagés qui peuvent servir à s'entraîner, mais les prises risquent d'y être rares...
    Il va falloir apprendre les techniques spécifiques comme le lancer décalé, le roulé ou l'arbalète, en les "maîtrisant" la pêche depuis les bordures encombrées devient possible.
    Et puis il n'y a pas de honte à mal lancer et à ne rien prendre pourvu qu'on prenne du plaisir à se trouver au bord de l'eau !
    Et il y a le montage de mouches. C'est génial le montage de mouches ! On y passe un temps fou... Surtout à chercher sur le net quels modèles sont les plus faciles à réaliser tout en étant les plus adaptés aux poissons recherchés et au type de pêche que tu souhaites pratiquer ! La mouche, que du bonheur ! ! !
    Et la perche aux streamers ? Le matériel est identique, la technique similaire et encore du montage à faire... De quoi occuper agréablement les journées d'hiver !

TECHNIQUES DE PÊCHE EN NOYÉE
    En été tu pêches dans les courants assez rapides et peu profonds.
Frein du moulinet bien réglé, tu lances 3/4 aval. Scion vers l'eau tu laisses dériver tes mouches que le courant ramène librement vers la berge. Tu peux laisser filer un peu de soie pour pêcher plus bas...
    En hiver préfère les courants lents et profonds.
Tu lances face à toi ou un peu vers l'amont et tu animes tes mouches par ramenées + ou - longues et + ou - rapides...
Et c'est à peu près la même chose pour la perche au streamer en toutes saisons.


Il n'est peut-être pas inutile de se renseigner sur le mending  ???

"MES" MOUCHES
    Je pêche avec un train de deux mouches, soit une Palaretta (ou Catalane) en pointe et une Perdrix (ou Red Spinner) en 2e mouche, soit deux mouches adaptées des noyées de Jacky Boileau, JB 10 en pointe et JB 7 ou JB 9 en 2e mouche.

AUTRES MOUCHES

    Il y a d'autres mouches noyées plus ou moins faciles à monter : la Red-Tag (que tu peux décliner en Tag chartreux en changeant la couleur du tag...), la Noyée violette ou la Bretonne orangée chez les morlaisiens, la Black-Zulu ou encore la Craddock et d'autres sans nom chez Clem-Mouche, etc, etc. Tu as une liste de mouches noyées sur Mouches de pêche. Il y a de quoi s'amuser... Et il n'est pas interdit de modifier les couleurs (un corps olive, jaune, orange ou brun pour la Perdrix par exemple), voire d'innover !

MON BAS DE LIGNE
    Mon bas de ligne (BDL) est probablement peu orthodoxe (et c'est tant mieux !) : une queue de rat X4 de 9 pieds au bout de laquelle je fais une boucle perfection et un nœud Dropper avec une boucle la plus petite possible 25 à 30cm plus haut. Je fixe la 2e mouche sur le Dropper par une potence de 5 à 6 cm en X4 et la mouche de pointe sur la boucle perfection par une pointe de 30 à 40 cm en X4 également.
    Autre possibilité, le bas de ligne à nœuds selon la formule suivante :
90 cm de 40/100 - 70 cm de 35/100 - 50 cm de 30/100 - 40 cm de 25/100 avec un nœud Dropper au milieu et une micro-boucle en fin. Pointe et potence en 20/100.
   Et je mets le tout à l'eau en un "splendide" lancer ! Si ça mord tant mieux et si ça ne mord pas, tant mieux aussi ! De toutes façons l'essentiel n'est-il pas de prendre l'air ! ? !
 





QUELQUES LIENS

Pêche 86 – Fédération départementale
Pacific Pêche
Orvis
Euro-Fly
Mouches de Charette (JMC)
Le chevaine à la mouche
Dipteria31
Technique de pêche à la mouche noyée
Appréhender la pêche en noyée
Technique noyée

La sommière d'Ansozour 1997-2024
(1984 : Sinclair ZX81 - 1985 : Sinclair QL - ... - 2007 : GNU/Linux)

La vie est belle. Que les générations futures la nettoient de tout mal, de toute oppression
et de toute violence et en jouissent pleinement. (Léon TROTSKY)